Qui est ce fameux ancêtre Jean POITRAS?

(Texte intégral tiré de Gérard Lebel, Nos ancêtres, 1990, p.  151-159)

 

 « Le patronyme Poitras ou Poidras représente quelqu'un au physique généreux.  Le seul ancêtre canadien de ce nom s'appelait Jean.

Le fils de Laurent Poitras et de Renée Berlin se disait originaire de Cugand, commune actuelle relevant de Montaigu, l'un des chefs-lieux de canton de l'arrondissement de la Roche-sur-Yon.  Cugand occupe la partie septentrionale du département de la Vendée dans l'ancien Poitou.  Au temps de Jean Poitras, Cugand relevait de l'évêché breton de Nantes où Gabriel de Beauvau (1636-1667) dirigeait les destinées de ce diocèse toujours existant; il appartient maintenant au diocèse de Luçon et possède une population de 2 425 habitants (1982).  Le petit bourg de Cugand, qui a vu naître l'ancêtre Poitras, était alors soumis à Clisson, ville située à 3 (trois) kilomètres plus au nord, en Bretagne.   Selon l'histoire, il est peut-être plus juste d'affirmer que Jean Poitras était de sang breton.  Telles sont les origines françaises de notre ancêtre Jean Poitras.

Région de Québec

Jean Poitras vint peut-être dans la colonie par ses propres moyens, sans l'aide d'un passeur.  Aucun contrat d'engagement de sa part n'a été trouvé.  Son nom résonna pour la première fois le 29 mars 1664, dans l'enceinte du Conseil Souverain de la Nouvelle-France à Québec.  Jean est condamné à livrer 3 1/2 minots de blé à Thierry Delestre, tailleur d'habits.  Ce jugement sommaire nous laisse un peu perplexe.  Pourquoi payer en blé?

Selon Léon Roy, Jean aurait possédé une terre à l'île d'Orléans, selon un contrat daté du 23 janvier 1664 et signé Vachon.  Cet acte notarié est introuvable.  Mais, le minutier de Claude Auber signale son existence le 5 avril 1666, lorsque François Chaussée se porta acquéreur de ce bien Poitras à Saint-Pierre de l'île.

Jean Poitras était certainement dans la région de Québec en 1663, et très probablement avant cette année-là.

L’aïeule Marie-Xainte Vie

De 1663 à 1673, plus de 700 immigrantes françaises vinrent au Canada aux frais du trésor royal.  Elles sont connues sous le nom de  « filles du roi » et pour mieux dire: filles de choix.  En 1664, il en arriva 17 dont 12 destinées au gouvernement de Québec.  L'une d'entre elles, selon Silvio Dumas, auteur sérieux, se nommait Marie-Xainte Vie.  La fille de Robert Vie, sieur de la Mothe, premier sergent d'une compagnie du régiment de Gardes, et de Xainte Paulin, de Saint-Nicolas-des-Champs, ville de Paris, n'était vraiment pas une étrangère au pays, puisqu'ici vivaient Marguerite Breton, sa demi-soeur, femme de Nicolas Patenaude, et sa soeur Marie Vie mariée depuis le 27 novembre 1659 avec Hubert Simon, dit Lapointe, habitant de Québec.   Est-ce que Marie-Xainte Vie était arrivée au pays depuis l'été 1663 et comme fille à marier? Peut-être.

Dès le 23 juillet 1664, Jean Poitras et Marie-Xainte Vie demandent au notaire Paul Vachon de rédiger leur contrat de mariage.  Ils voulaient s'unir en communauté de biens.  Marie-Xainte apportait une dot minime évaluée à 100 livres.

Le 27 août suivant, Jean Poitras et sa future épouse se présentent à l'église de Notre-Dame de Québec pour faire bénir leur union par l'abbé Louis Ango de Maizerets.  Nicolas Patenaude et Jacques Raté leur servent de témoins privilégiés.

Ainsi débuta, tout bonnement, la nombreuse descendance Vié-Poitras en Amérique.  Humbles débuts

Jean Poitras ne se classe pas parmi les puissants savants capables de prédire les tremblements de terre et d'analyser la queue des comètes.  Il fut un travailleur humble et tenace, un père de famille responsable, un habitant respectable.

Au recensement de l'année 1666, mois de mars, il est qualifié de menuisier âgé de 27 ans, habitant de la ville de Québec; sa femme, mère d'une fille depuis 3 mois, déclare ses 16 ans d'âge.  En 1667, Jean se rajeunit en affirmant: 25 ans!

Le 2 août 1666, Jean achète de Jean Panier une terre de 3 arpents de front sur la rivière Saint-Charles par 10 de profondeur.  Ces 30 arpents distraits d'une propriété de 50 que Noël Morin avait obtenue du Conseil de la Traite le 20 décembre 1659 n'avaient été la propriété de Panier que l'espace d'une couple de mois.  Le descendant, qui voudrait marcher sur ce bien ancestral, le ferait entre la rue Calixa-Lavallée jusqu'à celle du Général-Vanier, de l'Hôpital Saint-Sacrement à la rivière Saint-Charles.

Les Poitras ont bel et bien vécu dans cette ferme entre Louis Sédillot et feu Jean Bourdon, selon un document du notaire Becquet daté du 2 janvier 1669.

Évidemment, les travaux de menuiserie étaient plus faciles à obtenir dans la ville que dans la banlieue.  Le 13 mai 1668, Jean achète de Pascal Lemaître un emplacement de 40 x 80 pieds au coin des rues Sainte-Anne et Desjardins à la haute ville, près du collège des Jésuites.  Il y construisit une boutique.

Les Poitras iront-ils, n'iront-ils pas vivre en ville? Charles Aubert de la Chesnaye, le 2 avril 1670, se porte acquéreur de la ferme Poitras, contenant 5 arpents de terre labourée à la  pioche, une cabane et un hangar.  Le 4 août de la même année, les Hospitalières de l'Hôtel-Dieu leur concèdent 60 arpents de terre dans la fief Saint-Ignace, aujourd'hui quartier Duberger.  Cependant, sur parole, Jean se départira tout de suite de cette concession au profit du poitevin Mélaine Bonnet.  Ce n'est que le 30 août 1671 que cette vente fut scellée pour toujours devant notaire.

Puis, la veuve Gaudry, Agnès Morin, propose à Jean Poitras l'achat de 3 200 pieds carrés de terre près de la rue des Jésuites.  Cette « place de terre » était contiguë à l'emplacement qu'il possédait déjà.  Marché conclu le 14 septembre 1670, annulé par les marguilliers, semble-t-il, avant le 27 mars 1672.

Jean Poitras et sa famille ne semblent pas avoir encore obtenu la sécurité d'un logis stable.  Que leur réserve l'avenir?

Au coeur de la ville

Les dés sont jetés.  Les Poitras vivront au coeur de la ville de Québec, en face du collège des Jésuites, près des Ursulines, à l'angle nord-est de l'intersection des rues Sainte-Anne et Desjardins.  Jean Chénier, maître menuisier, le 20 octobre 1671, s'engage à construire une maison de 30 pieds sur 20 sur l'emplacement obtenu de Pascal Lemaître en 1668.  Jean Poitras déboursera 400 livres pour l'exécution de ce travail.

Du reste, Poitras gagnait son pain en ville.  Il faisait partie de la Confrérie de Sainte-Anne qui regroupait les menuisiers, bons et fidèles catholiques, et leurs familles.  Une quittance donnée par les trois Jean : Levasseur, Poitras et Jobin prouve que l'ancêtre en était un membre actif le 2 mars 1670.

La famille Poitras loue un banc à l'église cathédrale le 10 avril 1672.  Cette location était très dispendieuse: 18 livres de rente par année.  L'on comprend qu'elle le céda le 29 mars 1676 au marchand François Hazeur.  Tout de même, cette manière de vivre apportait à l'époque quelques plumes à accrocher à son chapeau.  Lorsque, le 19 novembre 1672, Jean Poitras engage à son service pour 3 ans le fils Jean Patenaude, 18 ans, le notaire Becquet se permet de qualifier le maître menuisier engageur de  « bourgeois de Québec ».

Le capital humain Poitras grandit à vue d'oeil.  Il faudra un jour placer 5 garçons.  Le 24 mai 1679, le père de famille achète des Jésuites à Lorette une terre de 60 arpents carrés, sur laquelle il y a maison, grange, étable, bestiaux, etc.  Prix de cette acquisition: 1200 livres ou 60 livres de rente annuelle.  Ce n'est pas encore assez pour l'appétit terrien de Jean.  Le 2 juillet suivant, il en achète une autre d'égale dimension, voisine, de Michel Legardeur, pour la modique somme de 120 livres.

Les dettes s'accumulent.  Il faut faire des choix.  La maison de la rue Sainte-Anne est louée pour 2 ans à Pierre Moreau, dit LaTaupine, pour la somme de 110 livres par an.  Cependant, Jean se réserve sa boutique.  La famille doit donc quitter les lieux.

Côte Sainte-Geneviève

Les Poitras s'en allèrent vivre à la mission de Lorette.  À peine arrivés, ils obtiennent une habitation à la Côte Sainte-Geneviève, dans le fief Saint-François, en banlieue de Québec.  Cette ferme avec prairies, petite maison et vieille grange était cultivée par Jean Poirier.  Les religieuses de l'Hôtel-Dieu, le 2 décembre 1679, mettent comme condition à cette vente que leur fermier puisse faire les récoltes de l'année qui vient.

Pendant environ 16 ans, à partir de 1681, Jean cultiva en même temps ses terres de Lorette et celle de Sainte-Geneviève où il demeura.  Cette ferme de 2 arpents et 5 perches de front sur les terres de Coulonges jusqu'à la rivière Saint-Charles, aujourd'hui territoire situé entre les rues Saint-Cyrille et Aymard, etc.  Au recensement de 1681, c'est bien sûr cette terre de la Côte Sainte-Geneviève qu'on retrouve toute la famille Poitras où elle possède 1 fusil, 4 bêtes à cornes, 1 cheval et 20 arpents en culture.

L'achat de la terre de Sainte-Geneviève avait coûté 1 500 livres.  Le nouveau propriétaire se devait de consolider ses dettes.  Le 14 avril 1682, Jean et Marie-Xainte sont à leur maison de la rue Sainte-Anne.  Le notaire Rageot a apporté ses papiers, ses plumes d'oie et son encrier.  Le père Pierre Raffeix, au nom de la Compagnie de Jésus, s'en porte acquéreur pour la somme de 2 000 livres.  Tous les créanciers étant payés sur-le-champ, les Poitras s'en tirent les mains nettes de dettes mais vides d'argent si ce n'est un 125 livres à recevoir sur demande.

Les besoins matériels de la famille demeurent grands.  Jean reconnaît, le 31 août 1682, une obligation de 285 livres 15 sols pour marchandises vendues et livrées.  Le créancier n'était autre que le puissant Charles Aubert.

La famille Vié-Poitras

Nos mères canadiennes furent responsables de l'accroissement rapide de notre peuple.  Sans elles, nous ne serions que poussière en Amérique du Nord.  Marie-Xainte Vie passa le mois d'avril 1691 à l'Hôtel-Dieu de Québec et n'en sortit que le 15 mai, après avoir donné naissance à son 17e enfant.  Affaiblie, l'aïeule retourna au même hôpital, un mois plus tard, où elle décéda le samedi 28 juillet.  Il semble que sa dépouille mortelle fut déposée dans le cimetière de l'Hôtel-Dieu.

Entre le 25 novembre 1665 et le 7 avril 1691, soit une période de fécondité de 26 ans, Marie-Xainte avait vu naître Charlotte-Françoise, René, Louis, Jean, Joseph, Marie-Madeleine, François, Pierre, Louis, Marie-Geneviève, Denis, Jean-Louis, Joseph-Lucien, Françoise, Marie-Josephe, Marie-Anne et Pierre.  Elle avait également porté le deuil de 8 d'entre eux: René, Louis, Marie-Madeleine, Louis, Marie-Geneviève, Denis, Françoise et le cadet Pierre.  Charlotte-Françoise, Jean, Joseph, François, Jean-Louis, Joseph-Lucien, Marie-Josephe et Marie-Anne s'allièrent aux grandes familles Sédillot, Maufay, Allain, Petitclerc, Chevalier, Moisan, Girard et Capelier.  Quant au premier Pierre, nous perdons sa trace après le 25 août 1693.

Le veuf Poitras, ébranlé par ce départ inattendu, jugea qu'il fallait encore trimer dur pour faire vivre sa maisonnée bien remplie.  Pour lui, la recette n'était pas nouvelle.  Nous savons que les marguilliers de Sainte-Anne du Petit-Cap avaient fait appel à ses talents de menuisier.  En juillet 1691, ils lui donnent 7 livres, 15 sols, et 93 livres, 2 sols, pour du travail qu'il avait exécuté au lambris et au plancher de cette église.  En 1692, Mgr de Lavai lui-même baille 74 livres pour des services rendus au même célèbre sanctuaire.  En sus, le Séminaire de Québec ajouta 164 livres pour boucler ses dettes envers le bon menuisier.

Le 11 avril 1692, l'ancêtre trouve moyen de vendre 3 vaches laitières à Guillaume Julien.  Je vous dispense des conditions particulières de ce contrat original.

Jean Poitras a-t-il terminé sa vie active? Va-t-il se croiser les doigts? Non, vous vous trompez!

Secondes noces

À 56 ans, peut-on refaire sa vie? Pourquoi pas? Après 4 ans de veuvage, Jean rencontre Marie-Anne Lavoie, 22 ans, fille aînée de Pierre Lavoie marié en second mariage avec Isabelle Aubert (Loppé).  Marie-Anne était née à Saint-Augustin le 10 janvier 1673.  Depuis 8 ans, elle travaillait comme servante chez le notaire Gilles Rageot.  Après la mort de ce dernier survenue en janvier 1692, Marie-Anne continua d'être au service de la veuve, Marie-Madeleine Morin.  Aujourd'hui, elle peut même se permettre d'apporter une dot en argent de 350 livres sans parler des 150 livres en  « meubles meublants », etc.  Elle était donc une digne fille capable de relever des défis.

Le 6 avril 1695, Marie-Anne et Jean approuvèrent leur convention matrimoniale à la maison Rageot devant le notaire Louis Chambalon.  Puis, le 26 du même mois, un mardi, bénédiction de leur mariage à l'église Notre-Dame de Québec devant l'abbé François Dupré et les témoins rapportés au registre: François Hazeur, Mathieu Guay, Nicolas Rageot, Jacques Liberge, Jean et Joseph Poitras, Jean Dubreuil.  À la Côte Sainte-Geneviève, ce fut la noce sans doute arrosée d'un peu d'eau-de-vie...

Un petit accident arriva à l'été 1695.  Le 28 juillet, Jean Rouillard assigne Jean devant la Prévôté de Québec à cause des dégâts causés par les animaux Poitras sur ses prairies.  Enfin, au début de 1696, l'ancêtre en vint à la conclusion qu'il n'était pas rentable de courir deux lièvres à la fois.  Il décide d'abandonner sa terre de Sainte-Geneviève pour se consacrer uniquement à la culture de ses terres à Lorette.  Le 13 avril, il rétrocède sa ferme aux religieuses de l'Hôtel-Dieu; elles le libèrent de ses 440 livres d'arrérages.

Lorette

La famille Poitras emménagea dans ses terres de Lorette, aujourd'hui « L'Ancienne-Lorette », lots cadastraux 506 et une partie de 507.  L'échangeur de l'autoroute Duplessis et du boulevard Charest « occupe maintenant une superficie importante de ces deux terres », selon le biographe Guy Poitras.

Pour se conformer aux lois de l'époque, Jean fit dresser l'inventaire de ses biens le 5 août 1696 par Michel Lepailleur.  Cependant, ce ne sera que le 21 avril 1703 que cet inventaire sera versé au minutier Louis Chambalon.  Rien de très spécial n'est à signaler si ce n'est la belle cavale de 3 ans, 27 outils de menuisier et 26 de tourneur.  La valeur totale de ses biens: 1200 livres; ses dettes: 200.

Et la vie se poursuivit ainsi, sans trop de heurts, pendant 14 ans.  Les oiseaux du premier nid volèrent de leurs propres ailes.  Ils furent remplacés par 6 demi-soeurs et 4 demi-frères.  Ils furent donc 27 à porter le même patronyme.  Entre le 25 mars 1696 et le 3 février 1711, apparurent dans le berceau fécond Lavoie-Poitras: Charles, Elisabeth, Marie-Madeleine, Marie-Jeanne, Philippe, Jacques, Marie-Anne, Marie-Louise, Marie-Anne et Pierre-Ignace, dont 4 d'entre eux décédèrent avant l'âge adulte.

Tant de joies et tant de sacrifices capitalisés par une seule famille dépassent l'entendement moderne.  Les faits sont les faits, même s'ils dérangent.

Derniers pas

Jean et Marie-Anne avançaient d'un pas assuré dans la vie, mais peut-être avec plus de lenteur.  Les malchances et les désastres hâtent souvent la fin des humains.  Au mois d'avril 1711, le feu ravagea tous leurs biens;  « seules une vache et une pouliche purent être sauvées du désastre », selon un acte parafé par Chambalon le 10 août 1715.  Puis, une fièvre maligne, apportée ici par le vaisseau  « La Belle Brune » sema la consternation et la mort entre le 5 novembre 1710 et le 15 décembre 1711, selon l'annaliste des Hospitalières.

Les Poitras ne furent pas épargnés.  L'ancêtre lui-même, 71 ans, tomba à la renverse à l'Hôtel-Dieu de Québec le 7 mai 1711.  Le même jour, Marie-Anne Lavoie, 38 ans, ne put présister aux assauts de la terrible épidémie.  Elle fut inhumée à Lorette.  En l'espace de quelques heures, les premiers chaînons Poitras canadiens s'étaient rompus.  Les survivants prolongeront la chaîne jusqu'à nos jours.

Le fils Joseph, né en 1673, devint lieutenant de milice à L'Ancienne-Lorette.  Marie-Anne, dite Marie-Jeanne Poitras, épouse de Étienne Ranvoysé en 1729, fut la mère de l'un de nos plus grands orfèvres québécois, François.

Les Poitras se sont multipliés aux quatre coins de l'Amérique du Nord.  André Poitras était dans l'Ouest canadien en 1793 où il fut chargé de la garde d'un fort sur la rivière Qu'Appelle.  Benjamin Poitras, en 1842, accompagnait John-Charles Frémont.  L'équipe précisa la Passe du Sud dans les Rocheuses.  De plus, les Poitras ont été très unis à la famille de Louis Riel, porte-parole des Métis et fondateur du Manitoba.  Élisa Poitras devint l'épouse d'Alexandre Riel, frère de Louis, le 14 juin 1881, à Saint-Boniface.  Jean-Marie Poitras épousa à Saint-Boniface, le 10 juillet 1883, Henriette Riel, soeur de Louis.  Enfin, Joseph Riel se maria avec Éléonore Poitras, le 30 avril 1884, au même endroit.

Le premier prêtre Poitras, Joseph-Urgel, fils de Joseph et de Sophie Magnan, né le 25 juin 1843 à L'Assomption, fut ordonné à Ottawa le 11 octobre 1868.  Ce missionnaire Oblat s'occupa avec zèle des petites gens et des bûcherons du Témiscamingue et de l'Ontario-Nord.

Tous les Poitras canadiens sont issus de cette race humble et travaillante.  À chaque fois que tu bois, souviens-toi de la source.  »